samedi 20 février 2010
On peut tout quitter !
19:05
Que va t-il encore arriver de nouveau pendant ce carême qui vient de commencer ?
Comment arriver à prendre le carême au sérieux puisque chaque année, c'est en somme la même chose ? Chaque année, il faut faire un petit effort, manger moins de choses sucrées ou grasses, faire attention aux autres en leur tenant la porte de la Chapelle, ou bien en leur accordant un peu plus de temps. Chaque année, arrivent ces jours où il devient un peu plus important que d'habitude de lutter pour être poli dans le métro ou le bus, ou de proposer de faire la vaisselle en paroisse ou à la maison, de manière plus spontanée. Et chaque année, l'on s'aperçoit qu'être poli dans les transports demeure une attitude qui n'est pas si naturelle que cela, puisque, à chaque fois, vous venez tout juste de vous réveiller, voire que cette attitude de subite déférence envers le concitoyen arrache aussi le cœur. Manger moins également n'est pas si facile car finalement, en matière de nourriture, tout est un peu relatif me direz-vous - cela dépend de l'activité et du gabarie -, surtout quand on habite aux US.
Oui le carême peut énerver le Chrétien, le stresser en le rendant peut-être plus stressé que d'habitude alors qu'il s'agirait plutôt d'un temps de méditation, donc de calme. Ceux qui jeûnent savent de quoi je parle. Et il est claire que la carême n'est pas ce moment de l'année durant lequel il faut passer son temps à compter les sucres plongés dans le café du matin, mais qu'il est proposé davantage pour nous faire comprendre que renoncer à une habitude qui peut décidément virer à l'obsession doit permettre une recherche plus intense et vraie de Dieu, qui souhaite nous élever davantage à lui. Le carême doit nous permettre de comprendre que, par nous-même, nous pouvons toujours laisser de la place pour Dieu, que c'est même dans notre nature qu'il en soit ainsi, il est dans notre intérêt, celui de l'Église que de coopérer plus harmonieusement avec Lui.
Cette semaine, ce fut "mardi gras"- Oui, aux États-Unis, c'est la même expression - ; et l'un ou l'autre de mes camarades de me demander si, en France, on fête aussi "Mardi-gras", dans ces cas-là, il suffit de regarder le confrère deux secondes dans les yeux avec un regard de type impoli du métro pour qu'il se rende compte de ce qu'il vient de demander. Mais bref, toujours est-il qu'au Theological College, nous n'avons pas fêté officiellement "Mardi-gras", - et je me suis amusé à traduire l'expression par "Fat-Tuesday" auprès de mes camarades -, pas de déguisements ; pourtant je me suis rappelé le temps heureux du lycée où ce jour signifiait bien, choisir un déguisement original et suggestif, en fait, amusant. En classe de Première, ma tenu étonnante avait suscité un éclat fameux, je m'étais déguisé en prêtre. Oui en prêtre ! Le truc tendance, auquel on ne pense jamais assez le jour de "Fat-Tuesday", surtout quand on est inscrit dans un lycée public. En y repensant, je crois que mon aumônier de l'époque avait été bien charitable de me prêter sa chemise à col romain pour arpenter fièrement - un brin gêné tout de même - les allés de mon lycée. A la fin de cette journée mémorable, nous devions aussi avoir un cours d'histoire - nous en étions à "L'organisation industrielle de la vallée de la Ruhr" -. L'heure achevée, mon professeur d'histoire me félicite pour mon déguisement, d'une part, et me demande ensuite si cela ne présagerait pas, je cite, "une future vocation". Et moi de répondre, du tréfonds de mes 17 ans, euh ben non M'sieur, c'est juste comme ça !
Parfois, on dit "C'est juste comme ça" et cela vous amène loin, très loin ! De fait, ce souvenir de la semaine a eu le mérite d'attirer mon attention sur le fait que l'année que nous vivons n'est pas tout à fait comme les autres, puisqu'elle est consacrée au prêtre. Peut-être notre carême pourra t-il nous permettre de mobiliser quelques uns de nos efforts afin d'honorer cette figure : prier pour les vocations, et aussi pour les prêtres, tous les prêtres, tous ceux qui ont choisi de donner leur vie au Christ ; ceux qui éprouvent une difficulté certaine à être souriant en voiture ou dans le métro, ou simplement, à rester aimable avec le paroissien ou la paroissienne qui sonne à la porte du presbytère à 7h43 du matin pour demander s'il serait possible de mettre "une petite affiche" au fond de l'Église.
Bon carême aux prêtres et aussi aux séminaristes du monde entier ! Et puissions-nous, avec l'ensemble des baptisés, sourire, être plus priants, plus vrais et simples dans ce que nous entreprenons, par la grâce du Dieu vivant.
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