samedi 21 novembre 2009
"The First Thanksgiving", painting by Jean Leon Gerome Ferris (1863–1930)
Aujourd'hui, pas de synthèse, de dissertation ou encore d'homélie mais simplementquelques nouvelles. Nous arrivons à la fin du semestre, quelques travaux sont à rendre, d'autre sont à finir et voici que, bizarrement, se profile devant nous une semaine de vacance. La chose est étonnante puisque, en rentrant, deux dernières semaines de cours et une semaine d'examen suffiront à achever notre semestre. Mais cette semaine n'est pas n'importe laquelle. Ici, tout le monde se prépare un peu à Noël bien-sûr mais de façon plus éminente encore, à Thanksgiving.
Cette semaine, nous allons donc célébrer une fête nationale qui, comme son nom l'indique est destinée à rendre grâce, pour la nourriture que cette terre donne à ses habitants. L'histoire raconte qu'un natif, servant d'interprète dans une colonie d'immigrants anglais aurait enseigné à ses maîtres comment cultiver la terre du nouveau monde afin que ceux-ci pussent passer leur premier hivers. En remerciement pour une toute première récolte - 1621 - , importante au point de pouvoir assurer la substance de la colonie entière, ces pèlerins décidèrent, à la manière anglaise de célébrer chaque année l'abondance de la moisson. Même si d'autres récits existent, l'imaginaire fédéral républicain transmet majoritairement celui-ci, et chaque famille de se réunir le quatrième jeudi du mois de novembre, autour d'une dinde accompagnée de maïs et encore d'autres plats que j'ai plus au moins hâte de découvrir.
Rendre grâce pour la nourriture reçue est une chose mais rendre grâce pour la nourriture reçue sur le continent américain en est une autre. Non, rien à dire de la nourriture servie au Theological College mais ailleurs ... c'est un peu le vide. Certes, sur cette terre, les aliments sont bien présents et présents en abondance, cependant, comment les combiner ! Par exemple, certains ici s'endorment paisiblement après avoir "consommé" une banane surmontée d'une pointe de beurre de cacahuète, d'autres encore ne voient pas d'inconvénient à ce que leur soupe vienne après leur gâteau au chocolat, d'autres enfin, remplacent aisément leur verre d'eau voire leur verre soda par un capuccino - c'est du moins ce qu'affiche l'étiquette au dessus de la machine qui les sert - !!
Ils y a quelques jours, le cuisinier du séminaire est venu s'assoir à coté de moi pour prendre son déjeuner. Après avoir fait connaissance, celui-ci en vient à me demander
ce que, en tant que français, je pense de la nourriture servie au Theological College, c'est-à-dire, de la nourriture que lui même prépare. (...) Honnêtement, pas grand chose à dire si ce n'est que c'est équilibré, bien calibrer et que la plupart du temps, on a envie de se resservir. Puis il ajoute : "Tu veux être prêtre, right ? - Oui - Dans ce cas, tu dois aimer les gens, tous les gens" (En y repensant, je devais faire ma tête des mauvais jours pour qu'il m'interpelle de la sorte). Il reprend : "Tu vois, je crois que Dieu à un plan pour chacun de nous, une mission que chacun doit accomplir pour afin d'être heureux. Mon rôle ici est de faire la cuisine pour chacun, de veiller à ce que tout le monde soit en bonne santé ; par ailleurs, je crois que Jésus nous a seulement laissé deux commandements, ceux-ci résument toutes la bible, tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton coeur, et ton prochain comme toi-même. C'est de cette manière que le Christ offre à tous le Salut, il n'y a que cela à faire". De fait, ce cuisinier est protestant mais s'il aime Dieu et son prochain aussi bien qu'il cuisine alors il ne doit pas être très loin du Royaume. Oui, par ailleurs, il est indien (d'Inde), rien d'étonnant à ce qu'il possède une certaine habileté à combiner les aliments. Cette échange lui aura valu une tranche de Comté et un morceau de fromage charolais arrivés par courrier.
Je crois être le seul à recevoir du fromage par la poste et je pense passer pour un dégénérer lorsque la tête haute, je traverse le séminaire avec mon plateau ; d'aucun à même dénoncé l'inutilité du fromage français posté ; oui c'est bien connu : l'Amérique est l'autre pays du fromage", on en trouve partout. Dans cette histoire je possède un allier, un séminariste américain, ancien cuisinier de son état et qui, cela ne s'invente pas, aime la tête de veau ! Il prétend qu'ici la plupart ont "un palais sous-éduqué d'adolescent de 14 ans" (...). Ce fromage, il l'apprécie.
En finissant ma conversation avec le cuisinier, il me demande ce qui me ferait plaisir. Cet homme n'est décidément pas loin du Royaume alors je lui réponds : "Il faudrait plus de desserts !". Après avoir échangé un signe de la tête et avoir convenu tous les deux des méfaits du gras et de l'excès de sucre, il me dit "God bless you !". Le lendemain midi ...
C'est vraiment Thanksgiving, ce fraisier doit au moins faire 6 inches (15 cm) de haut.
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- Jean-Baptiste Perche
- Issy-les-Moulineaux, Ile-de-France, France
- Séminariste en 5ème année de formation pour le diocèse de Nanterre (Hauts-de-Seine, France), en insertion paroissiale à Châtillon.
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