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samedi 30 janvier 2010
A la fin de la semaine, chacun fait toujours plus ou moins le bilan de ses activités, du fruit spirituel de ses pensés, de ses rencontres aussi. Cette semaine, j'ai fais ma toute première séance de catéchisme à des adultes. Habituellement, mon rôle consiste simplement à apporter des précisions, en ponctuant la conversation avec ces jeunes adultes de ré
férences bibliques ou bien d'images destinées à faire passer plus simplement l'un ou l'autre idée théologique. Jeudi soir dernier, j'était tout seul pour animer la séance, armé de mon accent français, de mon catéchisme de l'Eglise catholique et aussi, de ma bible. Le thème : les vertus chrétiennes et les oeuvres, et moi d'ajouter, dans la perspective du Salut ! Bien oui, quitte à faire du "caté" autant aborder chaque sujet, aussi dogmatique qu'il puisse être, dans la perspective de l'objectif principal de l'Eglise, objectif qu'el
le doit en fait transmettre lorsqu'elle éduque : l'exigence du Salut.
D'aucun me dira que, pour l'Eglise, donner les moyens aux Hommes de son temps de marcher vers Dieu, vers la Béatitude, c'est quelque chose d'évident qui ne se commente pas. Dire que l'Eglise doit présenter à tous le Salut comme un but - non uniquement individuel mais également communautaire, c'est comme faire croire, à un Américain, que pour déguster un éclair au chocolat comme il se doit, il lui faut encore ajouter une bonne couche de Nutella par dessus : Cela ne sert à rien de procéder à une telle farce car l'éclaire, en lui-même contient déjà du chocolat, un chocolat bien meilleur que cette affreuse pâte brune mondialement connue ; une affreuse tartine. L'éclair au chocolat en lui-même suffit au convive d'outre-atlantique, pour qu'il puisse profiter d'une véritable expérience d'éclaire au chocolat - "His éclair-au-chocolat experience" -.

Le problème avec l'Eglise, lorsqu'on catéchise, c'est sa complexité, son ampleur, son côté hors du temps et dans le temps, à la fois, mais aussi sa dimension universelle, si bien que lorsqu'elle parle à "des nouveaux", il lui faut faire un travail précis et méticuleux d'adaptation, il lui faut se présenter et annoncer le Christ avec des motifs propres à une culture donnée. Le motif de jeudi soir, la catégorie que j'ai voulu utilisée, celle que j'ai un peu repéré et modestement souhaité transmettre est celle sans laquelle aucune entreprise humaine de ce pays ne peu être comprise ni vécu collectivement : la notion de nécessité, de but et d'objectif à atteindre. Ainsi, parlant des vertus chrétiennes, j'ai souhaité dire non forcément que leur recherche constitue une dimension essentielle de la morale - sortir des codes de conduite ! - mais dire que le sens premier de cette recherche doit être lié à un dessein essentiel et tout intérieur : par l'exercice des vertus, pouvoir offrir une vie qui plaise à Dieu, un sacrifice de chaque jour, dans le but d'entrer progressivement dans la vie que Dieu promet, sa Béatitude.
Le Salut, proposé de la sorte, fait figure d'une réalité à viser, d'une dynamique nécessaire au bonheur dans laquelle l'on s'engage librement et de manière collective, avec les autres et en vue des autres. Comment dire en effet de quelqu'un qu'il est vertueux, qu'il ou elle est un fils du Royaume si cette personne ne prend pas soin de ceux qui l'entourent et si, réciproquement, elle ne suscite pas des élans similaires chez ses prochains ?

Parler du Salut de la sorte m'a semblé constituer un moyen de faire comprendre à de futurs baptisés d'Amérique ce que rentrer dans
l'Eglise signifie : vivre en synergie en vue du seul et vrai Bien, où les lois morales ne sont pas fin mais moyen. Et cette dynamique est bien celle de l'Eglise, une raison d'être : pas besoin de faire une tartine en mettant du Nutella sur l'éclair, c'est-à-dire en disant que l'Eglise mène les Hommes à Dieu et que cela constitue une raison suffisante pour souhaiter en faire parti - une tartine écoeurante car trop chargée à l'extérieure -, mais créer l'envie d'un rapport personnel à un projet ; le projet d'un groupe, d'un Corps, d'une entité qui, de fait, a pour nécessité la communion acquise par l'exercice collectif des vertus.
La raison d'être du baptisé ne réside pas dans la soumission à une loi c'est-à-dire à un code de conduite, qui garantirait la cohésion de l'Eglise dans laquelle il est entré, et qu'éventuellement il entretient - financièrement ou par le temps qu'il accorde - en vue d'une Rédemption - une conception protestante dans l'esprit - mais une dynamique de service mutuel par la persévérance de tous dans par les vertus, en vue de la communion d'un Corps, communion menant à la dégustation de cette vie que Dieu a promise.

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Jean-Baptiste Perche

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Issy-les-Moulineaux, Ile-de-France, France
Séminariste en 5ème année de formation pour le diocèse de Nanterre (Hauts-de-Seine, France), en insertion paroissiale à Châtillon.

La Parole de Dieu

De la lettre de Saint Paul Apôtre
aux Romains - 8, 28-30 -

Frères, nous le savons, quand les hommes aiment Dieu, lui-même fait tout contribuer à leur bien, puisqu’ils sont appelés selon le dessein de son amour. Ceux qu'il connaissait par avance, il les a aussi destinés à être l'image de son Fils, pour faire de ce Fils l'aîné d'une multitude de frères. Ceux qu'il destinait à cette ressemblance, il les a aussi appelés ; ceux qu'il a appelés, il en a fait des justes ; et ceux qu'il a justifiés, il leur a donné sa gloire.

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